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  PARIS PHOTO 2008
 
 
 
 
 
 

            

PARIS PHOTO 2008
   

Malgré un contexte de crise financière qui aurait pu faire craindre le pire, les visiteurs se sont pressés nombreux lors de la douzième édition de la foire Paris Photo.
Il faut dire que la grève inopinée des transports en commun en 2007 avait fait chuter la fréquentation de 20 %.
Jeunes, urbains et curieux ces visiteurs ont encore fait le succès de cette édition 2008 avec près de 37 760 visiteurs.

Invité le Japon.
Pays des signes selon Roland Barthes qui pour cet écrivain a su s’affranchir du signe du sens dont il est porteur ! Bigre !
Empire des sens selon le célèbre film de Nagisa Oshima.
Foin de discours sémiologiques ou cinématographiques, une chose est certaine, le pays du Soleil Levant est sans conteste le pays de la finesse, d’une réelle innovation photographique depuis que l’ère Meiji a ouvert ses portes à l’Occident en 1848 et que cette île a adopté la photographie sous l’ère Edo.
Pour le directeur artistique de Paris Photo, Guillaume Piens, inviter le Japon c’est avant tout rendre hommage au bouillonnement artistique de ce pays.

Créative, sombre à souhait, grise, lunaire, solaire, pessimiste, s’interrogeant sur cette manière de reproduire le réel, en japonais photographier se dit sha shin «  reproduire le vrai «, la photographie japonaise allait nous étonner, nous l’espérons, encore une nouvelle fois.

Des Maitres comme Kishin Shinoyama et ses formes épurées de corps magnifiques, géométriques que le magazine Photo nous avait fait découvrir en France vers la fin des années 1970.
Lors d’une exposition qui eut lieu à cette époque intitulée Japanese photography, today an its origin était écrit dans le catalogue «  Le regard du photographe est aussi palpable que celui des sujets « 
Shinoyama se trouvait à la galerie Michael Hoppen.
Les diptyques, triptyques voire plus du facétieux Keiji Uetmatsu étaient présentés à la galerie Baudoin Lebon !
Des tirages argentiques où toutes les tonalités de gris sont reproduites et où l’artiste invente des photos avec si peu de choses.
Sa main, un bâton et tout un univers empli d’humour prend naissance sous nos yeux !

Un autre grand nom de la photographie nippone, Shoji Ueda à la galerie Camera Obscura.
Reconnu mondialement pour sa série de photographies sand dunes où il a mis en scène sa famille et ses amis !
C’était en 1948-1949. Cadrages épurés où on perd toute notion d’échelle, Ueda fait école !
Deux de ses œuvres ont trouvé preneur à 13 000 € !

Présente depuis les débuts de Paris Photo la galerie d’Osaka Picture Photo Space après nous avoir présenté durant des années des fleurs énamourées du fortuit homonyme photographe Hiroschi Osaka nous invitait à un voyage vers des cieux apaisés, ceux de Kunihiko Katsumata.

Et bien sûr le sulfureux Nobuyoshi Araki, qui après avoir admiré Ozu et Godard nous emmène dans son univers torturé de filles bondage !

C’était attache moi bien avant Pedro Almodovar !
On aime, on en redemande et sa présence était sur tous les stands ou presque !

Prolifique, fou, photo maniaque tous les adjectifs ont été accolés à cet homme qui a dû faire des millions de photos et qui a publié pas moins de 300 livres au moins !
Génial est le mot qui revient souvent et il n’est pas usurpé !

Surtout à l’innovante galerie tokyoïte Rat Hole Gallery où les oeuvres d’Araki se vendaient à des prix exorbitants mais qui les valaient sans doute !
Cette fois ci, il a décidé de jeter de la peinture acrylique sur ces victimes !!!!!
Cette galerie du trou à rat – rat hole gallery – nous présentait aussi Keito Kitajima qui a photographié des personnages dans les pays de l’Est après la chute du mur de Berlin.
On dirait du Bill Brandt tellement les images sont sombres !

On aurait pu aussi évoquer Heikoe Esoe qui a fait le bonheur de la galerie new yorkaise Howard Greenberg et tant de grands noms de la photographie nippone mais la place nous manque !

On clôturera néanmoins par amour des femmes avec les filles de Masato Seto, un photographe qui a voyagé à travers Taiwan et qui a mis en images ces jeunes demoiselles qui vendent des noix de bétel, qui parait il aurait des vertus stimulantes.
Les filles irradient de beauté beaucoup plus que les néons de lumière des boites où elles travaillent.
On pense irrémédiablement au film Betelnut Beauty du taiwanais Lin Cheng Cheng où la jeune Fei-Fei prend la décision de quitter sa mère.
Décidée à travailler le plus vite possible, elle commence à vendre des noix de bétel en tenue légère, sur le bord de la route.
Les trois tirages présentés par la galerie d’Atlanta Jackson Fine Arts résumaient cet univers !

Il n’y avait pas que le Japon mais une multitude de belles choses et de beaux instants.
Hervé Guibert, écrivain avec son beau visage éthéré de héros rimbaldien qui trône là presque vingt ans après sa mort à la galerie Agathe Gaillard !
Notre préférée Ellen Koii et ses ambiances indescriptibles à la galerie des filles du Calvaire avec bien sûr le talentueux Mohamed Bourouissa qui magnifierait presque la banlieue !

La mode, péché de l’âme nous a permis de revoir des photographies de Steve Hiett à la galerie du jour et bien sûr le phénoménal Erwin Blumenfeld à la galerie Esther Woerdehoff
Prises dans les années 1950, ses photos n’ont pas pris une seule ride !

Comme ce salon Paris Photo qui ne cesse d’innover et de nous inviter et à réfléchir à la fonction première de la photographie, nous faire rêver et nous entraîner dans des mondes sublimés et fantasmés preuve même que l’invention de Niepce n’est pas qu’une reproduction fidèle de la réalité.

Martial Beauville

 

 

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Date: 25.03.2009 10:35:06

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