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ANALOGIES
   

La photo est une activité pratiquée par tous qui est élevée au niveau d’un art part une minorité. Le ressenti à la vue d’une image donne l’occasion d’entendre, soit des commentaires sans aucun intérêt, soit de profiter de remarques très pertinentes selon la formation des personnes qui s’expriment. L’analyse d’images a pour but d’aider à lire les photos, de pouvoir les apprécier selon différents critères. A partir d’une analyse rationnelle, les jugements émis ensuite seront mieux argumentés.
Curieusement il existe un autre domaine où l’on peut faire des constatations analogues, où le meilleur produit côtoie le pire et où les jugements à l’emporte pièce voisinent avec des analyses très subtiles : il s’agit de l’œnologie.

A priori se sont deux domaines qui paraissent bien éloignés : l’un concerne le regard et l’autre le goût. Pourtant dans l’appréciation et les commentaires donnés il y a bien là l’occasion de dresser un parallèle.
En photo, que ce soit en Noir et Blanc ou en Couleur, tous les sujets sont abordés. Selon le matériel utilisé et la compétence du photographe l’image mérite le classement dans une poubelle ou au contraire elle est apte à figurer dans une exposition où elle sera appréciée de tous les visiteurs. La photo est la base d’un produit dérivé : le diaporama.

La vigne permet d’obtenir un vin blanc, rosé ou rouge. Selon le cépage, le terroir, les années et le savoir faire du maître de chais, la qualité obtenue commencera à l’infâme piquette ou tord boyau et culminera avec un grand cru classé millésimé atteignant la perfection. Le vin est à la base de produits dérivés : l’apéritif et le digestif.
La photo a des portraitistes, des paysagistes, des reporters ou des spécialistes de la nature.
Le vin a ses amateurs de Bordeaux, de Bourgogne, d’autres sont des

inconditionnels des crus d’Alsace alors qu’une minorité ne jure que par les vins très typés du Jura.
Dans les 2 cas nous avons nos goûts personnels, nos coups de cœur, nous vons reçu une formation à des niveaux différents et nous avons notre propre expérience. Il nous manque souvent une méthode d’analyse et les mots pour s’exprimer.
Avec l’analyse d’images nous prenons en compte : la présentation, la qualité du tirage, la netteté, la composition, l’intérêt du sujet, l’impression dégagée par l’image, la créativité, le mérite du photographe et en commentaire des améliorations possibles. Ensuite nous cherchons un consensus afin de classer les photos les unes par rapport aux autres. Il est toujours possible à un participant de ne pas se rallier à la majorité.
Au cour d’un stage d’initiation à la dégustation, chacun va apprendre à regarder le vin et à définir sa couleur, puis il le fera tourner dans son verre et examinera les traces laissées sur sa paroi ; ensuite il va le humer et précisera les arômes qui s’en dégagent ; enfin il va le mettre en bouche où à nouveau il le fera tourner et le mâchera afin d’en préciser d’autres

caractéristiques. Quelques instants seront encore nécessaires afin de parler de la persistance des arômes sur le palais.
Spécialiste de la photo ou du vin, chacun devra faire abstraction de ses goûts personnels durant ces exercices d’analyse. Pour le photographe, le but est de juger une série de photos ou de conseiller des débutants afin de les aider à progresser au sein d’un photo club. Dans une cave, l’œnologue conseillera un acheteur et au restaurant le sommelier proposera d’assortir au mieux les boissons avec les plats choisis.
Comme dans toute profession, photographes et œnologues ont leur vocabulaire et aussi leur jargon réservé aux initiés. Chez les uns comme chez les autres, il arrive que le même mot exprime une qualité très voisine ou qu’au contraire il reflète des qualités diamétralement opposées. En voici 2 exemples. Quand nous parlons d’une photo ayant une composition bien équilibrée ou ayant un bon équilibre chromatique, c’est une notion d’harmonie qui s’impose. Il en est de même pour un vin, s’il est jugé bien équilibré c’est qu’il présente une harmonie entre ses différentes saveurs et qu’il sera agréable à consommer. Si une photo est bien piquée, c’est une qualité car son excellente définition permet de distinguer de très petits détails. Si un vin est piqué, c’est un défaut car il est devenu impropre la consommation.
Remarquons qu’à partir d’un cliché pris, le photographe peut ensuite, avec sa maitrise technique, l’interpréter de plusieurs façons ce qui donne des images finales différentes d’un même sujet. Le raisin arrivant à maturité, le viticulteur peut également intervenir avec des variantes à chaque étape de l’élaboration du vin, y compris dans son vieillissement. A la dégustation, les vins obtenus d’un même terroir auront de subtils arômes différents.
Les photos comme les vins peuvent être présentés dans les concours. Dans les deux cas les juges travaillent dans l’anonymat. Les images sont comparées entre elles sans le titre et sans le nom de l’auteur. Les vins sont regroupés par terroir et les juges n’ont qu’un numéro sur chacun des verres à tester.
Les meilleures photos font l’objet d’expositions, de parutions dans les revues ; les bons auteurs auront droit à un portefolio. Une sélection des meilleures photos de différents concours peut être opérée et les reproductions regroupées dans un « Florilège ». Les meilleurs vins primés font l’objet de commentaires dans la presse spécialisée et l’ensemble de la production de qualité est reprise dans un guide des vins (Hachette par exemple).
Si l’on aborde le rapport qualité-prix le parallèle est moins flagrant bien qu’il existe une certaine similitude. Une photo primée verra son auteur recevoir une médaille ou un diplôme. Une photo d’un professionnel en renom sera vendue à un prix qui ne sera pas à la portée de toute les bourses. Un amateur peu rivaliser de qualité avec un professionnel, il ne pourra pas s’imposer sur le plan commercial. Un petit viticulteur bien inspiré, peut certaines années, élaborer un vin dont la qualité sera comparable à la production issue de la parcelle voisine, mais elle classée dans un zone de grand cru. A différence de qualité infime, il y aura une différence de prix notable.
Pour les photos comme pour les vins les écarts de prix s’expliquent plus par une différence de notoriété que par une différence de qualité.
Enfin on pourrait affirmer qu’à l’inverse du vin, les photographes peuvent consommer sans modération. Allez donc dire cela à un juge qui le matin aura dû départager 400 ou 500 photos et qui l’après-midi devra à nouveau noter des images projetées alors qu’il aurait droit à une sieste bien méritée !

Pour l’amateur de photos comme pour celui d’un bon cru, prenons le temps de nous former et de déguster avec modération afin que cela reste un plaisir ressenti sans modération !

Février 2010 Serge GOSSELIN

 

 

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Date: 25.03.2009 10:35:06


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