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  article 6 -PHOTOGRAPHIER LE MOUVEMENT ANTI CPE.
 
 
 
 
 
 

            

article 6 -PHOTOGRAPHIER LE MOUVEMENT ANTI CPE.
   

La récente crise sociale que vient de connaître la France avec les manifestations anti CPE illustre la difficulté qu’ont connu les médias pour travailler correctement avec la dérive violente contre les journalistes et notamment les photographes et cameramen.

Photographier une manifestation sociale n’est pas aussi dangereux que de « couvrir « l’Irak ou la Tchéchénie où à tout moment on risque de se faire prendre en otage au mieux ou de se faire assassiner au pire.
Le simple fait d’exercer le métier de journaliste dans une manifestation sociale et par-là même contribuer à la liberté de la presse inscrite dans la constitution devient de plus en plus périlleux.
Si dans le passé, il arrivait que la presse ait été victime des violences policières, ce temps là est presque révolu.
Il y a certes encore quelques bavures, mais celles ci deviennent rares à l’encontre de la presse.

Les années 1980 semblent bien lointaines lorsque qu’un photographe s’était fait rosser en bonne et due forme par une maréchaussée un peu trop zélée.
Quelques jours après ce passage à tabac, tous les photographes accrédités à Matignon avaient déposé leur matériel à terre en signe de protestation lors du passage de Raymond Barre, Premier ministre de l’époque, lorsqu’il s’était rendu au conseil des ministres.
Fait rare dans une profession fortement individualiste.
Cette image d’un Raymond Barre passant entre une haie de photographes …qui refusaient de le photographier avait sans doute fait plus pour la profession que mille communiqués.
Des consignes ont sans doute été données en haut lieu pour ne plus faire « bénéficier « les journalistes des coups de matraques de CRS quelque peu nerveux.

Si ces derniers mois il arrivait de temps à autre qu’un photographe se fasse rudoyer comme lors de la manifestation en mémoire d’Ilan Halimi en février dernier, les manifs anti CPE ont atteint leur paroxysme avec un niveau de violence jamais exercée à l’encontre de la presse.

Cette violence n’est pas le fait des manifestants, mais d’individus qui s’en prennent non seulement aux manifestants mais aussi à la presse.
Ces casseurs viennent faire leurs « courses « dans ces manifs anti CPE, qui pour voler un portable, un lecteur MP3 ou simplement le plaisir de brutaliser.
Comme à l’accoutumée, courageux comme pas deux, ils agissent en bande, vingt au minimum pour tomber et dépouiller leurs proies, une fille de préférence comme l’ont montré les photos publiées dans Paris Match lors de la fin de la manifestation du jeudi 23 mars où une jeune femme eut le malheur de croiser cette vermine, car quel autre mot employer pour nommer ces courageux casseurs qui polluent les manifestations de jeunes, les manifestations de gauche alors qui plus est, c'est là que ces casseurs trouveront quelques personnes naives prêtes à chercher à les comprendre alors qu’ils se moquent comme d’une guigne du CPE, qu’ils détestent les syndicats, qu’ils méprisent les manifestants, qu’ils haissent tout ce qui ne leur ressemble pas et n’ont d’ailleurs aucune forme de revendication.
Ces individus ne représentent qu’eux même et surtout pas la majorité des jeunes des banlieues, qui est elle paisible et dont malheureusement on ne manquera pas de faire l’amalgame.

Cependant il se trouvera toujours un sociologue crypto-gauchistoide confortablement installé dans son Boboland dans un quartier huppé pour expliquer et excuser des comportements inexcusables !

Les fins de manifestation devenant un espace de jeu entre casseurs et CRS, les photographes se doivent d’être dûment protégés pour faire face aux projectiles de toutes sortes.
La dernière mode chez les photographes est d’avoir au minimum un casque de moto, un gilet rembourré mais cela ne les protège pas pour autant des coups comme lors de la manifestation du 4 avril où un photographe de l’agence France Presse avait dû être hospitalisé.
Il avait été violemment frappé par ces mêmes casseurs alors qu’il gisait inconscient à terre.

Un récit édifiant de l’agence France Presse relate que lors de la fin de la manif aux Invalides du 23 mars, de nombreux photographes avaient été pris pour cible par des casseurs qui n’avaient pour but que de …casser le plus possible de journalistes.
Jack Guez, photographe à l’AFP témoigne ainsi que ses confrères et lui se sont fait charger par une centaine de gars et que jamais en quinze années de « couverture « de manifs, il n’avait vu une telle haine.
Lui a reçu un pavé dans le dos, alors que plusieurs de ses collègues ont eu du matériel brisé et cassé lorsqu’il n’était pas volé !
« Il y avait beaucoup de méchanceté, des actes violents, gratuits et infondés « témoigne Thomas Coex, un autre photographe de l’agence France Presse.
« C’était la chasse aux téléphones portables, aux sacs à dos et aux photographes « renchérit Jack Guez.
Selon lui, ils voulaient casser du journaliste et certains meneurs désignaient les photographes comme des proies à abattre !

Les esprits mal tournés identifient toujours les journalistes aux « flics « et il est certain que des photos prises peuvent servir à des identifications, aussi certains médias « floutent « les visages.
Revers de la médaille d’une société de plus en plus violente où les médias se font les témoins de cette violence et sont aujourd’hui à leur tour rattrapés par cette violence de la part de jeunes casseurs qui ne font plus la différence entre un acte grave et un jeu vidéo !

Placés en première ligne, les photographes sont aussi les témoins privilégiés des bavures policières comme cela fut le cas lors de la manifestation du 18 mars, lorsque Cyril Ferez, le syndicaliste de SUD avait été violemment chargé par les CRS.
Comme l’ont attesté les images de Damien Fellous et de Mathias Bruggman publiées dans Libération.

Un autre photographe, Eric Bouvet a raconté dans un dossier passionnant ses folles virées autour de l’occupation de la Sorbonne dans le magazine Réponses Photo de mai.

S’il est vrai qu’au cours de ces journées de manifestation, la grande majorité des jeunes adore se faire prendre en photo pour « être dans le journal « et a heureusement l’esprit bon enfant, photographier le mouvement social devient un sport à hauts risques.
Il faut toujours être vigilant, être comme une mouche et avoir les yeux partout, se méfier des mouvements de foule et surtout faire très attention à son matériel.

Le 7 avril, je décidais d’aller photographier les étudiants qui pique-niquaient pacifiquement devant la Sorbonne lorsqu’une Twingo rouge fonça sur un groupe de manifestants.
Les lycéens coururent pour rattraper l’automobiliste fou en fuite et pas grand monde ne donnait cher de sa peau.
Nous étions une dizaine de photographes à mitrailler une foule surexcitée qui s’était mise à retourner la voiture.
Les insultes pleuvaient de toutes parts notamment à notre encontre mais cela n’était rien car il fallait surtout faire attention qu’un excité ne se mette pas à casser notre matériel.
Les lycéens renversés par ce fou n’étaient heureusement que légèrement blessés, mais une tension palpable régnait et lors de ces moments où les poussées d’adrénaline atteignent leur Everest il faut photographier vite, très vite et se faire discret lorsque la foule gronde.
Un photographe qui s’était placé en haut d’un abri bus pour avoir une bonne vue

d’ensemble dut quitter son perchoir sous la pression de la foule.

Ce mouvement anti CPE fut certainement le mouvement social le plus photographié ces dernières années.
Par les photographes professionnels bien sûr, mais aussi par des dizaines de photographes amateurs, de manifestants qui avec la facilité et la démocratisation du numérique et du téléphone portable ont tout enregistré de ces folles journées et ont partagé leurs images sur Internet, sur leurs blogs ou lors d’envois de MMS à leurs amis.

Le quotidien Libération avait même publié en une et sur plusieurs pages les clichés de ses lecteurs devenus photographes d’un jour.

Martial Beauville.

 

 

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