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  article 2- Quel est franchement  l’intérêt d’aller au Festival de Cannes?
 
 
 
 
 
 

            

article 2- Quel est franchement  l’intérêt d’aller au Festival de Cannes?
   

Le Festival de Cannes est tout d’abord un événement exceptionnel pour les fans de cinéma mais aussi pour les passionnés de photographie. Parce que tous les plus grands protagonistes du milieu du cinéma sont là pour se montrer afin de mieux vendre leurs films et leur avenir !! Les acteurs, actrices, réalisateurs, producteurs, mannequins, scénaristes, humoristes, etc… Mais il ne s’agit pas que de stars françaises mais surtout de stars internationales !!
Quelles sont les stars qui m’ont fait vibrer depuis quatre ans ? David Lynch, Jim Jarmusch, Sean Penn, Naomi Watts, Laura Harring, Jack Nicholson, Quentin Tarantino, David Cronenberg, Sharon Stone, Pedro Almodovar, Roman Polanski, Morgan Freeman, Hilary Swank, Tim Robbins, Clint Eastwood, Wong Kar-Waï, etc… etc…

Ensuite, si le Festival de Cannes exerce autant d’influences sur ma personne, c’est parce que d’année en année, même si tout se ressemble, le festival reste différent à chaque fois !

La première fois

La première année, c’est la découverte. On est perdu dans ce monde de fous qui courent partout, tout le temps, pour voir un film ou aller chercher un smoking ou encore pour vendre un projet de film à un grand producteur dont on n’ose pas nous dire le nom par peur de faire échouer le projet…
Puis, mon frère habite à Cannes. Inutile de vous préciser que cela m’aide énormément financièrement. Le festival de Cannes est donc pour moi un moment de vie que je partage avec mes amis, fans de cinéma, mais aussi j’en profite pour embarquer mon frère sur les marches ! Autant vous dire que ce dernier n’était pas très à l’aise en smoking et n’était pas non plus habitué à poser devant une cinquantaine de photographes ! Parfois, je me demande même si ie suis bien sa sœur non pas la fille d’un des personnages des films de Kusturica… Puisqu’à Cannes, je ressemble à une vraie romano ! Toujours en train de faire la manche pour avoir une invitation, toujours en train de rencontrer quelqu’un que je connais qui va pouvoir me faire entrer à la soirée ou toujours en train de s’infiltrer dans des endroits où il faut être super méga ultra badgés alors que je n’avais qu’un petit badge de base… Cannes, c’est le relevé de défis. On se défie pour savoir ce qu’on vaut. Juste histoire de faire passer le temps !
Enfin et surtout, si j’aime aller à Cannes, c’est parce qu’on y trouve la mer, la plage, les palmiers et le soleil… enfin, normalement !

La deuxième fois

La deuxième année, c’était en 2003 et souvenez-vous ce que le New-York Times titrait à la fin du festival : « Le pire festival de tous les temps » ! Une année très morose par le choix des films, réalisé par le directeur artistique Thierry Fremaux. Des films très sombres, sur la mort entre autres… A noter que cette année là, le film de Michael Haneke, « Le temps du loup », m’avait véritablement achevé le moral ! C’était terrible de voir un film aussi noir et de ressortir en étant éblouie par la lumière du soleil. Je me souviens qu’avec la fatigue accumulée, je devenais à fleur de peau. A partir d’un certain seuil, n’importe quoi me fait pleurer. Nombreux sont les soirs où je suis rentrée à la maison en pleurant… Pourquoi ? Certainement parce qu’à frôler un monde de paillettes de si près, on se brûle les ailes… J’étais (et suis encore malgré moi) pleine d’illusions sur mon avenir professionnel en arrivant à Cannes. Au départ, on pense qu’on a tout gagné lorsque la personne que vous rencontrez vous donne sa carte de visite. Vous vous dites que la rencontre va se prolonger et devenir une relation plus riche encore !

2004, une année politique

En 2004, la sélection des films a été plus homogène et le niveau plus élevé, même si je n’ai vu aucun chef d’œuvre… Je retiendrai quand même le documentaire de Michael Moore sur la politique de Georges W. Bush, « Farenheit 911 », Palme d’Or. Une Palme d’Or indissociable de l’Histoire.

Alors cette année ?

Cette année, j’ai eu la chance de voir entre autres les superbes films de David Cronenberg, Jim Jarmusch, Wim Wenders et aussi de l’acteur Tommy Lee Jones qui s’est lancé dans la réalisation en présentant son premier film « Les trois enterrements de Melquiades Estrada ». Et c’est justement ce premier film qui m’a complètement touchée. Je l’ai vu deux fois dans la même journée, et cela, le dernier jour du festival d’ailleurs ! Comme quoi, un Festival de Cannes doit se faire en entier !! Par chance, pour la montée des marches, je suis arrivée au même moment que l’acteur américain Morgan Freeman, qui fut récemment à l’affiche du dernier film de Clint Eastwood « Million Dollar Baby ». C’est à cet instant précis que mon âme de photographe s’est réveillée. J’avais emmené le gros numérique avec moi, même si ça fait moins glamour de monter les marches avec un appareil photo sur l’épaule… Je n’ai donc pas regretté ce geste puisque j’ai pu me faire plaisir pendant quelques minutes. Morgan Freeman répondait aux questions des journalistes en bas des marches… J’en ai donc profité pour le mitrailler de photos et, de surcroît, il me regardait ! Même chose lorsqu’il s’est avancé, avec sa femme et sa fille, devant les photographes complètement fous en train d’hurler son nom !!! Des amis m’ont même dis qu’un caméraman m’avait filmé en train de shooter Morgan Freeman. C’est sûr que j’avais de la chance car les photographes accrédités pour faire les montées des marches sont « empaquetés » derrière une barrière et ont seulement quelques centimètres carrés pour s’installer et shooter les plus grandes stars de cinéma…

Qu’est-ce qu’il y a d’intéressant
à voir pour un photographe
pendant le Festival de Cannes ?

Tout d’abord, des expositions de photos ont lieu sur Cannes pendant toute la durée du festival. J’en ai donc profité pour rencontrer le photographe Robert Leslie et voir son exposition « Le Festival, autrement » à l’espace Miramar. J’ai flashé sur 5 ou 6 photos de l’expo seulement mais celles-ci étaient très bien réalisées et surtout composées.
Ensuite, on rencontre toutes sortes de photographes. J’ai notamment sympathisé avec le photographe du Journal du Dimanche. Un jeune homme d’une trentaine d’années et au moins d’un mètre quatre vingt dix ! Il était tout heureux d’avoir photographié Wim Wenders qui avait joué le jeu à la séance photo. En effet, les conditions de travail des photographes pendant le festival sont difficiles. Lorsque vous avez la chance d’avoir un rendez-vous avec une star, vous avez en moyenne trois minutes pour la séance photo. Alors autant vous dire qu’il vaut mieux être prêt lorsque la star arrive !
En ce qui me concerne, l’année dernière et encore cette année, étant donné que je travaille pour des sites internet, je n’ai aucune crédibilité pour les attaché(e)s de presse chargé(e)s de médiatiser les films. C’est pourquoi je n’ai pas décroché de séances photos privées !
Bref, j’ai donc préféré faire des séances photos avec les personnes du cinéma que je connais. Et quel bonheur ! Avoir pour moi un modèle tel qu’un producteur français (Jean-François Lepetit) ou une actrice (Rona Hatner) pendant plus d’une demi-heure, c’est le pied ! Je n’avais même pas besoin de leur indiquer quoique ce soit pour la pose, ils étaient habitués à jouer avec l’objectif ! Certes, lorsque les rédactions des sites web me téléphonaient pour une photo-call sur la plage, j’y allais. Et je n’ai pas regretté car ça reste toujours un plaisir de prendre en photos la top model Adriana Karembeu ou l’actrice Laura Elena Harring, la sublimissime brune du film « Mulholland Drive » de David Lynch (mon maestro en matière de cinéma).
Cela dit, cette année, j’ai fait moins de photos. Moins d’inspirations certainement. Mais aussi, les vedettes qui étaient présentes à Cannes cette année ne me faisaient pas vraiment rêver. Soit parce que je les avais déjà rencontrées, soit parce que je n’accroche pas à leur univers… Cependant, la seule rencontre que je garderai du festival sera celle avec le réalisateur new-yorkais Jim Jarmusch. Je l’ai rencontré sur les marches. C’était pour la projection du film de son ami Wim Wenders. Alors que toute la meute de photographes criaient son nom, j’en ai donc profité pour lui dire, au creux de l’oreille, une réplique de son film Down by law « Life is sad and beautiful ». Il m’a regardé d’un air intrigué… et je suis partie ! Magnifique, non ? J’ai eu la chance de le rencontrer à nouveau lors d’une soirée. J’ai pu lui témoigner mon amour pour ses premiers films et, croyez-moi, ça fait du bien de lui dire en personne ! Je me suis même lâchée en lui déclarant haut et fort : « You are an angel ! ». Il m’a alors serré dans ses bras… Vous avez dit groupie, moi ? Et bien oui. Et alors ? C’est une honte de dire aux gens qu’on les aime pour ce qu’ils font ?

Pour en revenir à mon âme de cinéphile, j’ai apprécié le Palmarès du Jury présidé par Emir Kusturica, mis à part leur choix pour la Palme d’Or. En effet, je n’adhère pas du tout au style des films des frères Dardenne. Tout le film est filmé caméra à l’épaule, l’image est froide (DV ?) et le sujet de l’histoire concerne toujours les classes sociales défavorisées. Un cinéma humaniste ou misérabiliste ? Chacun aura son avis. Pour ce qui me concerne, j’ai toujours préféré les films qui m’emportent dans un « ailleurs », une contrée lointaine, tout en restant proche de l’être humain… J’ai du mal à m’exprimer… Peut-être qu’avec un exemple, je serai plus explicite ! Prenons le film de Tommy Lee Jones ! L’histoire nous emmène dans la région du Texas qui est frontalière au Mexique. Il s’agit d’un décor qui nous dépayse totalement. En tout cas, pour une petite Française que je suis ! Néanmoins, les sentiments véhiculés à travers ce film me parlent profondément. Or, l’histoire du film « L’Enfant » des frères Dardenne se déroule dans un décor trop proche de ma vie réelle. Le rêve n’existe donc plus dans ce film. Qui plus est, il montre la difficulté de la vie pour un jeune couple qui vient d’être parents. En clair, c’est notre quotidien qu’on voit sur un grand écran ! Où est la magie ? Où est le cinéma ? Je vois Claude Lelouch au fond de la salle se lever brusquement pour me dire « LE CINEMA, C’EST LA VIE !!! ». Oui, certes, mais comme cinéma réaliste, j’ai vu mieux. Finalement, c’est peut-être tout simplement le fait que ce soit une histoire belge qui m’a franchement ennuyée…. Donc, un conseil, surveillez vos agendas pour savoir quand sortira le petit bijou cinématographique  de Tommy Lee Jones !

Sophie Hay
Site : http://www.chez.com/artezik
E-mail : sophie.hay@wanadoo.fr

PS / Je voudrais également dire qu’à Cannes, il n’y a pas que les stars de cinéma qui nous éblouissent et nous émeuvent. Il y a quelques semaines, le petit-fils de Guillaume Seznec aux yeux bleus remplis de larmes m’avait beaucoup émue à la télévision à l’annonce du verdict informant que la Justice avait décidé, pour la première fois, de revenir sur le procès de son grand-père. Or, c’est à Cannes, dans le hall du Majestic, que je l’ai rencontré en personne. Ce sont des rencontres de cette ampleur qui ne peuvent se faire qu’à Cannes ! Finalement, Cannes, c’est la magie des rencontres et donc, tout simplement, du cinéma !

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