Expo «La cité, une anthropologie photographique»

«Camilo Leon-Quijano : “Photographier les gens ordinaires de Sarcelles,
c’est chercher à voir au-delà du béton.”».

Entretien à France Culture, juin 2023.

«La cité, une anthropologie photographique», exposition consacrée à Camilo Leon-Quijano à la médiathèque Anna-Langfus, place Jean-Moulin, 95200 Sarcelles. 16 septembre-14 octobre 2023.

16 septembre 2023, médiathèque Anna-Langfus (Sarcelles). — C’est à quinze heures que fut officiellement ouverte l’exposition photographique consacrée à Camilo Leon-Quijano, dont le titre reprend celui de son livre, prolongement de sa thèse de doctorat à l’éminente École des hautes études en sciences sociales (EHESS).. Outre les spécialistes, il a été salué par la critique.

Camilo Leon-Quijano était venu armé…

C’est que l’anthropologue, doctorant venu de Colombie qui a vécu trois années en immersion à Sarcelles, est aussi un remarquable photographe. Son travail sur les «rugbywomen du collège Chantereine de Sarcelles» a même été couronné du Grand Prix du reportage de Paris-Match en 2016 (on vous parle du Paris-Match d’avant Bolloré). C’est un travail d’anthropologie photographique ou de photographie anthropologique, comme vous voudrez. Comme l’indique la présentation de son entretien à Radio-France: «Le travail du photographe ne vient pas simplement s’ajouter à celui de l’anthropologue, il en est le coeur». C’est que Camilo Leon-Quijano s’intéresse d’abord et avant tout aux gens, loin des… clichés que l’on véhicule sur Sarcelles.

De gauche à droite (topologiquement parlant): Camilo Léon-Quijano et Patrick Haddad, maire de Sarcelles et vice-président de l’agglomération Roissy-Pays-de-France.

De l’auteur, on trouvera des exemples de photographies ici: https://www.lacite.org/1. Camilo a fait le choix du noir et blanc Les photographes des Belles Images étaient présents en nombre, avec ou sans appareil, Camilo nous ayant fait le plaisir de côtoyer amicalement le club.

Ce vernissage était une rencontre, pas une rencontre nouvelle entre le photographe et les Sarcellois, puisque maints participants le connaissaient de longue date et que les liens restaient forts, mais une rencontre entre des acteurs divers. L’évènement est coorganisé par la ville, la médiathèque et la communauté d’agglomération Roissy-Pays-de-France dont elle dépend désormais, mais aussi la fondation Abbé-Pierre et, en dernier mais pas des moindres, l’association Made in Sarcelles. Parmi les participant·es, outre les membres du photoclub, les Sarcellois·es dans leurs diversités (le pluriel s’impose ici), en notant en particulier une présence affirmée du Comité des femmes citoyennes.

Ce qu’on en retiendra, c’est le plaisir de parler et de faire parler de Sarcelles autrement que de manière caricaturale — en soulignant pour notre part que nous savons depuis longtemps, notamment depuis le travail exceptionnel de Jacques Windenberger au début années 1950-1960, est un superbe terrain pour de magnifiques objets photographiques.

C’est aussi, dans la ville la plus méditerranéenne du nord-est francilien, l’occasion de joyeuses retrouvailles, y compris avec des anciennes ou des anciens du club…

… tandis que, pour l’évènement, tous ses membres n’étaient pas venus nécessairement avec leur appareil.

On aura noté qu’ils étaient (heureusement) minoritaires.

Mais c’était des occasions de discussions variées, car une exposition à Sarcelles ne se conçoit pas dans un esprit «naphtaline»: c’est, ça reste, ça demeure vivant.

Ça n’exclut pas les explications sur le travail présenté…

… ni un regard sur les ouvrages exposés (c’est une médiathèque, quand même!)…

… mais enfin, on reste toujours dans l’échange…

… y compris avec un effet de contre-jour contrastant avec l’arrière-plan urbain.

Mais Sarcelles, ce sont des sourires, des sourires, des sourires, plus souvent peut-être que dans certains beaux quartiers: la spontanéité d’un plaisir partagé. Merci donc à Camilo Leon-Quijano et aux partenaires de cette exposition de nous en avoir offert l’occasion !

À droite, Patrice Bride, président de Made in Sarcelles.

La représentante de la fondation Abbé-Pierre.

Et vous avez même droit à un deuxième sourire, éclatant, que vous méritez bien pour avoir eu la patience de faire défiler cet article jusqu’au bout !

Photographies : Luc Bentz (Belles Images de Sarcelles).

LucBentz Auteur